Judo Zoom sur le Colmar Judo Des garanties pour l’avenir


L’entraînement en compagnie de Philippe Weidelich a clôturé la saison des jeunes judokas colmariens. Photo DNA – Laurent Habersetzer

Le Colmar Judo grandit petit à petit. Et commence à avoir des résultats sur la scène régionale. De bon augure pour la suite.

Quatre ans d’existence et déjà une petite centaine de licenciés : le Colmar Judo s’agrandit chaque année. Et si pour l’instant, seul un tiers des membres du club prend part aux différentes compétitions, les résultats commencent déjà à venir.

Joris Charlec-Luchel (- 66 kg) a notamment fait parler de lui lors des demi-finales des championnats de France D1. Le jeune homme a manqué le podium pour quelques secondes. Une 5e place finale frustrante mais néanmoins encourageante que le jeune judoka n’a pas réussi à confirmer aux ‘‘France’’ juniors où il a été sorti dès son deuxième combat.

« C’est un gros potentiel. On en entendra parler à l’avenir, prédit son entraîneur Pascal Fleith. Il va certainement rejoindre le club de Peugeot Mulhouse la saison prochaine mais il continuera à s’entraîner avec nous. »

Robin Fleith (- 73 kg), lui aussi qualifié pour ces mêmes demi-finales, a connu moins de réussite. Son activité footballistique – il a participé à la conquête du titre en D1 avec le FC Ingersheim – ne lui a pas permis de s’investir pleinement.

Trois ceintures noires supplémentaires

Patrick Otz (-55 kg) a également rencontré moins de succès. Septième au championnat de France cadets l’an passé, il est tombé contre le futur vainqueur de l’épreuve dès le premier tour cette saison à Ceyrat.

Nicolas Uhlrich (- 90 kg), qui découvrait la compétition, en a profité pour apprendre.

Le Colmar Judo s’est également distingué grâce à son équipe cadets qui a pris la 5e place régionale tandis que les seniors ont été sortis par un gros calibre alsacien dès leur entrée en lice. Au niveau interrégional (Alsace, Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine), le minime Orso Escartin est monté sur le podium (3e ) en - 38 kg. Léo Studer a, lui, terminé 7e dans cette même catégorie.

En parallèle à la compétition, « la partie visible de l’iceberg », le club haut-rhinois a enregistré trois ceintures noires supplémentaires : Patrick Otz, Alexandre Wolff et Pierre Ringler ont décroché leur premier dan. Carole Lesquir (2e dan) et Lucas Gareri (3e dan) sont, eux, montés en grade. De quoi ravir le président Freddy Rosenzweig, lui-même 7e dan.

Au niveau arbitrage, les dirigeants chercheront l’année prochaine à former de jeunes arbitres pour épauler Sarah Haeglé qui officie dans le Haut-Rhin.

Pour clore en beauté une saison relativement riche, les judokas ont pu suivre, mercredi soir, un cours donné par Philippe Weidelich, ancien champion de France juniors. L’occasion aussi de remercier les travailleurs de l’ombre – Philippe Studer (trésorier adjoint), Christian Schmitzelbaum (réviseur aux comptes), Patrick Hutschka (trésorier) et Pierre Ringler (délégué du club à l’OMS) – qui ont été récompensés pour leur investissement par le conseil général.

par J-T.W, publiée le 24/06/2014 à 05:00

Judo Gros plan sur le Colmar Judo

« Tirer le meilleur de chacun »

Le Colmar Judo enregistre chaque année des inscriptions supplémentaires. PHOTO DNA – Julien Kauffmann

Mike Bodein s’est classé 3 e aux championnats de France « corpo », en juin. PHOTO DNA

Patrick Otz (cadet -50 kg) a disputé les championnats de France 2012 et 2013. PHOTO DNA

Créé il y a seulement trois ans, le Colmar Judo se développe doucement mais sûrement. Désireux de franchir la barre symbolique des 100 licenciés (il en compte 80 aujourd’hui), le club de Pascal Fleith entend jouer un rôle de trouble-fête, dans les compétitions départementales.

Pascal Fleith, 53 printemps, ne regrette pas de s’être lancé dans cette aventure. Le fondateur du Colmar Judo, jeune club créé il y a trois ans, a mis au monde un beau bébé. Déjà 80 licenciés et plusieurs compétiteurs aguerris : alors que débute une quatrième saison enthousiasmante, la petite structure possède des bases solides. « On essaye d’avancer », sourit l’entraîneur, qui dispense les cours hebdomadaires en compagnie de Yannick Grawey. « Notre ambition, c’est de dire régulièrement : ‘‘ Bonjour, on est là ’’. Exister, tout simplement… »

Pour satisfaire ce désir permanent, le Colmar Judo a la chance de compter sur quelques athlètes de bon niveau. Patrick Otz (cadet - 50 kg) a disputé les deux derniers championnats de France, décrochant même une honorable septième place cette année à Paris.

Mike Bodein (senior - 100 kg) s’est classé troisième aux championnats de France « corpo », en juin. Lucas Gareri (senior, - 81 kg) est, lui aussi, un élément sur qui le club mise. « L’idée générale, c’est de tirer le meilleur de chacun, souligne Pascal Fleith. On peut féliciter un gamin qui finit 7e en district… et en engueuler un autre qui termine 2e aux championnats d’Alsace. Ce que je demande à mes judokas, c’est de se dépasser, chacun à leur niveau. »

Le Colmar Judo compte même, dans ses rangs, une vétérane renommée en la personne de Christiane Hertzog, 6e dan. « J’étais gamin quand elle était senior », rigole Pascal Fleith.

Le judo n’est « pas seulement un sport, c’est un mode de vie »

Le club dans son ensemble ne manque pas d’expérience. Il suffit, pour s’en persuader, de citer son principal dirigeant : Freddy Rosenzweig, « le premier président de la ligue d’Alsace de judo lorsqu’elle a été créée ».

Pascal Fleith est lui-même doté d’un vécu précieux, propre à le légitimer auprès de ses licenciés. L’homme, qui a passé 42 ans aux Arts martiaux de Colmar avant de fonder lui-même sa structure, a côtoyé les plus grands de sa discipline. « J’étais l’un des partenaires d’entraînement de Christian Dyot, qui a obtenu une cinquième place aux JO de Moscou (en 1980, ndlr) , raconte-t-il. J’ai fréquenté aussi Serge Dyot, son frère, qui a disputé les Jeux de Los Angeles (en 1984). Évoquer ces personnes-là, cela revient à décrire ce qu’est le haut niveau. Participer aux championnats de France et se faire sortir au premier tour, ce n’est pas tout à fait la même chose… »

Pour cet éducateur sportif à la mairie de Colmar, le judo n’est « pas seulement un sport, c’est un mode de vie ».

Pascal Fleith a rejoint les tatamis dès l’âge de sept ans, comme beaucoup d’enfants. Après avoir soufflé sa 16e bougie, il a commencé à animer ses premiers cours. Plusieurs décennies plus tard, on ne prendrait pas un gros risque en parlant de vocation, tant l’enseignant aime transmettre son savoir.

Ses fils, Thomas (24 ans) et Robin (21 ans), pourraient en témoigner. Tous deux sont judokas. Le premier évolue à l’ASC Peugeot Mulhouse, où il peut laisser éclater tout son potentiel. Le second en revient : cette saison, il portera le kimono du Colmar Judo.

« Mes deux fils appartiennent à la même catégorie : celle des moins de 73 kg, précise Pascal Fleith. Du coup, ils se sont déjà rencontrés en compétition. Morphologiquement, Romain est tout en hauteur. Thomas, lui, c’est une brique. Il y a un petit trapu et une grande asperge ! (rires) »

« Deux mecs en pyjama blanc avec une ceinture noire, ça n’attire pas »

Romain Fleith présente, de son côté, une particularité supplémentaire : il est footballeur et évolue en tant que milieu de terrain au FC Ingersheim.

Mais avec une famille pareille, inutile de préciser dans quel sport le garçon est le meilleur…

Au grand dam du papa, les Mondiaux de judo, programmés à Rio du 26 au 31 août, n’ont pas bénéficié de la place qu’ils méritaient, à la télévision.

Les seuls directs disponibles, dans l’Hexagone, étaient accessibles depuis… le site internet de la Fédération française. Vous avez dit confidentiel ? « On a essayé plein de choses pour que notre sport soit plus télégénique, commente Pascal Fleith. Les kimonos bleus, entre autres… Mais ça n’a pas fonctionné. Deux mecs en pyjama blanc avec une ceinture noire, ça n’attire pas au-delà du cercle des connaisseurs. »

Ce manque de reconnaissance médiatique n’empêchera pas l’entraîneur de se battre, à sa modeste échelle, pour promouvoir sa discipline. Le Colmar Judo ne se fera pas tout petit, cette saison.

« Nous souhaiterions passer la barre des 100 licenciés pour atteindre la moyenne nationale, confie l’enseignant. Les 25 et 26 octobre, on participera au challenge Schuller, au Palais des Sports de Mulhouse. Mes élèves le savent, je les prépare pour ça. Plus de 600 jeunes, des catégories poussins à cadets, sont attendus. Ils sont originaires du département, mais aussi du Bas-Rhin, de Franche-Comté, de Lorraine et même de Belgique, de Suisse et d’Allemagne. »

Un rendez-vous majeur, qui précédera les championnats du Haut-Rhin par équipes seniors, prévus le 10 novembre. « Pour la première fois, on essayera d’aligner une équipe, annonce Pascal Fleith. Pour y parvenir, nous devrons proposer un athlète dans chaque catégorie de poids : -66 kg, -73 kg, -80 kg, -90 kg et +90 kg. À défaut de pouvoir gagner, on tentera d’embêter les autres ! »

www.colmarjudo.fr

par Am.P., publiée le 14/09/2013